
En tant que médecin secteur 3, évoluant hors convention avec l’Assurance Maladie, nous occupons une place à part mais grandissante dans le paysage médical français. Notre secteur de convention voit arriver des médecins généralistes à exercice non particulier. Ce statut, souvent associé à une plus grande liberté tarifaire et organisationnelle, soulève des interrogations quant à sa compatibilité avec la fonction de maître de stage universitaire (MSU). Peut-on concilier les exigences de ce statut et les responsabilités pédagogiques liées à l’encadrement des étudiants en médecine ?
Le secteur 3 : un cadre atypique
Contrairement aux médecins en secteur 1 ou secteur 2, nous fixons librement nos honoraires. Ce choix s’accompagne souvent d’une patientèle plus réduite, mais parfois plus exigeante.
En raison de notre statut, nous sommes totalement libres de la gestion de leur temps. Ainsi, notre pratique plus flexible peut être un atout pour l’encadrement des étudiants.
Les avantages du médecin secteur 3 dans la formation
Flexibilité organisationnelle :
Nous disposons d’une liberté accrue dans la gestion de notre emploi du temps. Cela peut nous permettre de dédier du temps de qualité à l’encadrement des étudiants, sans subir les pressions des quotas de consultations ou des contraintes administratives imposées par l’Assurance Maladie.
Approche personnalisée :
En ayant une patientèle moins dense, ces médecins peuvent offrir aux étudiants une immersion approfondie dans la relation médecin-patient. Cela inclut des consultations plus longues et un focus accru sur les attentes des patients.
Transmission d’une vision différente :
Le secteur 3 représente une pratique différente, souvent centrée sur des patients à la recherche d’une médecine personnalisée. Cette pratique, bien que minoritaire en 2024, existe bel et bien et il est indispensable de permettre aux étudiant de découvrir cette possibilité d’exercice. Les étudiants peuvent ainsi découvrir une autre facette du métier, enrichissant leur vision globale de la médecine générale.
Les défis liés à la maîtrise de stage universitaire en secteur 3
Reconnaissance institutionnelle :
Notre statut de médecins secteur 3 peut créer une certaine distance avec les structures universitaires ou hospitalières, les préjugés sur notre exercice étant fréquents. Il est essentiel que les universités reconnaissent la valeur ajoutée que nous pouvons apporter.
Accès aux outils pédagogiques et intégrations des médecins secteur 3 dans la formation :
Un effort institutionnel est nécessaire pour nous fournir un accès égal aux ressources pédagogiques et notamment aux formations pour devenir Maître de stage universitaire.
Rémunération des MSU :
La rémunération des maîtres de stage est faible et elle n’est jamais la motivation initiale à avoir pour prendre un étudiant.
Conclusion
Avec notre pratique atypique et notre liberté organisationnelle, nous possèdons des atouts significatifs pour devenir des maîtres de stage universitaire de qualité. Toutefois, des efforts institutionnels doivent être faits pour lever les barrières administratives freinant notre intégration. En reconnaissant notre potentiel, le système universitaire pourrait bénéficier d’une diversité enrichissante pour la formation des futurs médecins.
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